Contrairement à l’enfant qui reste totalement dépendant de ses parents pour consulter, la demande émane soit de l’adolescent lui-même, soit d’un membre de sa famille.
Bien que j’aie lu beaucoup d’articles mentionnant que nombre d’adolescents s’opposent à consulter un psychologue, je nuancerais ces propos. Au fil de ma pratique j’ai pu observer que beaucoup d’adolescents font preuve d’ouverture d’esprit en demandant explicitement l’aide d’un professionnel auprès d’un membre de leur famille. Il semblerait que la transmission intergénérationnelle des stéréotypes véhiculés sur les « psys » se soit estompée au fil des décennies changeant ainsi le regard porté sur la demande d’aide.
En revanche, il est vrai que si l’adolescent va très mal, il aura effectivement tendance à refuser une aide extérieure, n’ayant pas conscience d’être en souffrance.
Quand les parents appellent pour dire que leur enfant va très mal mais refuse de consulter un psychologue, je leur suggère de lui proposer d’assister à un unique entretien. Il est alors possible qu’il y trouve un intérêt et que cela suscite sa réflexion. Une étape est franchie dès lors que le processus est amorcé.
Je suggère également de lui faire part d’un principe fondamental du code de déontologie des psychologues : celui du secret professionnel qui ne m’autorise pas à divulguer des éléments de l’entretien. De cette façon-là l’adolescent sait que son intimité sera protégée.
Toutefois Il arrive qu’un ado se trouve dans une situation si conflictuelle avec ses parents que la consultation avec un psychologue lui soit imposée. Il se sent dépossédé et le vit comme une négation de sa personne. Dès lors, il y a un risque qu’il rejette la proposition en bloc ayant le sentiment d’une alliance thérapeutique entre ses parents et le psychologue. Quand la communication est rompue je recommande de passer par une tierce personne, plus neutre, pour l’amener à consulter : médecin, ami, famille…